Le secteur agricole est essentiel pour le Burundi. L’agriculture contribue pour 39,6 % à la formation du Produit Intérieur Brut du pays, assure 84 % des emplois et fournit 95 % de l’offre alimentaire. Depuis 2022, l’APEFE intervient dans ce secteur grâce à la mise en œuvre du Programme d’Appui au Développement de l’Irrigation dans la province de Kirundo (PADI). Ce programme vise à améliorer les revenus des producteurs et productrices agricoles par l’aménagement de deux marais pour la production rizicole, les marais de Muhembuzi et de Ndurumu, le renforcement des capacités des producteurs et productrices et de leurs organisations ainsi que par le renforcement des capacités du Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (MINEAGRIE). Le PADI est mis en œuvre par l’APEFE, le MINEAGRIE et l’ONG burundaise COPED et est financé par la coopération belge pour une durée de 5 ans (2022 – 2026)
Même si le Burundi produit moins de 0,02 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, il est profondément vulnérable aux impacts du changement climatique. Les effets des changements climatiques se marquent notamment par une fréquence plus importante de pluies extrêmes entrainant des crues de rivières, des risques d’inondation, des glissements de terrain et une dégradation accélérée des sols. Une analyse de la Banque mondiale en 2017 a estimé que le Burundi perd près de 38 millions de tonnes de sol par an, pour un coût de 120 millions de dollars en 2014, soit 3,9 % du PIB. Si les tendances projetées se poursuivent, la perte de sédiments pourrait augmenter de 69 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2020, et jusqu’à 200 % d’ici 2050. Les effets du changement climatique au Burundi se manifestent donc par des pertes et dommages importants pour les personnes et les infrastructures, mais aussi en termes de dégradation des terres ou pour les personnes, les infrastructures et les terres agricoles.
Dans ce contexte, la Wallonie se positionne comme pionnière dans la prise en compte des pertes et dommages liés aux effets des changements climatiques. Lors de la COP26 à Glasgow en 2021, elle a contribué à hauteur d’un million d’euros à un programme de financement dédié aux Pertes et Dommages, géré par les Nations Unies, mécanisme financier destiné à aider les pays vulnérables à faire face aux impacts irréversibles du changement climatique qui dépassent leurs capacités d’adaptation. Sur le terrain, l’action wallonne se concrétisera en 2024 dans le cadre du PADI par un appui pour limiter les pertes et dommages liés aux pluies extrêmes sur la dégradation des sols et les infrastructures hydroagricoles mises en place dans les marais de Muhembuzi et de Ndurumu.
Concrètement, les bassins versants surplombant les marais de Muhembuzi et de Ndurumu seront aménagés grâce à un financement de l’Agence wallonne de l’air et du climat (AWAC). Des solutions fondées sur la nature seront utilisées pour protéger les zones les plus menacées. Les techniques utilisées sont par exemple le creusement de fossés antiérosifs et leur végétalisation par des herbes fixatrices et des arbres fourragers, agroforestiers et fruitiers. Par les approches utilisées, ces aménagements permettront également d’améliorer les revenus des producteurs et productrices par l’emploi de la méthode à Haute Intensité de Main d’œuvre, par la production de fruits (avocat et agrumes) et par l’utilisation des herbes fixatrices et les arbres comme fourrage pour les animaux. Préalablement à ces actions de terrain, un plan d’aménagement des deux bassins versants sera réalisé de façon participative afin d’identifier et de planifier dans l’espace et dans le temps, les actions d’aménagement à réaliser. Les plans d’aménagement permettront également aux communes concernées de disposer d’un outil pour fédérer les actions permettant de limiter les pertes et dommages liées aux effets des changements climatiques.
Pour plus d’informations sur ce sujet, découvrez l’article de Wallonie-Bruxelles International.