Adèle Mary, étudiante belge en deuxième année de master, a rejoint « Jigeen Ñi Tamit », le programme d’appui à l’entrepreneuriat féminin développé au Sénégal, pour un stage de 3 mois. Dans cette interview, elle revient sur son parcours au sein de l’équipe de gestion du programme.
Bonjour Adèle. Quelles études as-tu suivies ?
Je fais un master en transition et innovation sociale à l’Université de Mons, après avoir terminé mon bachelier en sciences humaines et sociales, option sociologie et anthropologie. C’est un master qui touche au développement et plus particulièrement au développement durable et au changement des sociétés. J’ai choisi des options axées sur le social, plus précisément sur les questions de genre et de précarité.
Pourquoi as-tu décidé de faire un stage à l’APEFE ?
Depuis le début de mon master, j’ai toujours voulu faire mon stage en Afrique afin de découvrir une autre culture. Je me suis renseignée sur les différentes associations belges ayant des programmes de développement sur le continent africain. L’APEFE a retenu mon attention avec ses deux programmes d’appui à l’entrepreneuriat féminin, au Maroc et au Sénégal. Le programme de l’APEFE au Sénégal, Jigeen Ñi Tamit, m’a beaucoup intéressée car il traite d’un sujet qui me passionne : l’autonomie des femmes.
Le sujet de mon mémoire m’a été inspiré de mon stage ici sur l’entrepreneuriat féminin : observer les effets de l’entrepreneuriat féminin sur la famille et la communauté au Sénégal. Mon stage m’a permis de faire toutes les enquêtes de terrain nécessaires à la réalisation de mon mémoire.
Qu’as-tu observé lors de tes enquêtes de terrain ?
J’ai interrogé des femmes bénéficiaires du programme, donc actives dans la transformation agroalimentaire dans les filières du lait et des fruits et légumes. Je leur ai posé des questions sur leur parcours de vie, leur(s) activité(s) génératrice(s) de revenu, leur(s) source(s) de revenu, leur situation familiale, les besoins financiers du ménage ainsi que leurs aspirations pour l’avenir.
As-tu déjà quelques résultats probants ?
Oui, j’ai présenté mes premiers résultats à l’équipe du programme. Ces premières analyses ont montré que les résultats sont différents selon les filières et celle des fruits et légumes est moins lucrative que celle du lait. Le partage des connaissances ainsi que la solidarité financière sont très importants pour les entrepreneures, qui pour la plupart font partie d’un réseau. Les revenus issus de leur activité de transformation (et éventuellement de leurs activités complémentaires) sont destinés principalement à l’éducation des enfants et aux soins de santé. Une fois que ces besoins-là sont couverts, le reste est soit investi pour contribuer aux dépenses du ménage, soit pour des achats personnels.
Quelles compétences as-tu pu mettre en application durant ton stage ?
Ce stage m’a permis de développer ma capacité d’adaptation, d’écoute et de communication avec les femmes, ainsi que le travail d’équipe. J’ai également pu développer mes compétences en récolte et d’analyse de données sur le terrain et de communication des résultats. Durant ces 3 mois j’ai rencontré des spécialistes de différents domaines liés au genre, qui m’ont permis d’en apprendre davantage sur les questions de genre, sur l’économie solidaire et l’entrepreneuriat.
Que retiens-tu de ton stage ?
Ce stage m’a permis d’en apprendre davantage sur la position des femmes sénégalaises et la culture du pays. Mon travail au sein de l’équipe Jigeen Ñi Tamit m’a permis une plus grande ouverture d’esprit et de m’épanouir. Cette immersion m’a permis de me rendre compte du fonctionnement et des défis d’un programme d’appui à l’entrepreneuriat féminin dans un pays en développement. Je suis très heureuse d’avoir réalisé ce stage car il m’a permis de mener à bien cette enquête qui me tient à cœur et de découvrir ce magnifique pays qu’est le Sénégal. Jerejef (merci en wolof) à tous !