Du Burundi au Népal, la réadaptation physique attire l’attention d’un nombre croissant de praticiens et d’institutions. Invitée par Handicap International , le Docteur Jeanine Ayinkamiye (photo), Directrice adjointe du programme national de lutte contre les maladies chroniques non transmissibles au Burundi, s’est rendue à Katmandu du 24 au 29 janvier 2013, afin de présenter l’expérience menée depuis 2011 par le Ministère de la Santé burundais, avec l’appui de l’APEFE. Une initiative originale et novatrice, montrée en exemple sur la scène internationale.
Un besoin émergeant pour la réadaptation physique
Encore peu développée en Afrique, la réadaptation physique s’adresse aux victimes d’affections de plus en plus courantes et invalidantes. Au Burundi, les traumatismes de la route, du travail et ceux résultant du conflit armé qui a sévit dans ce pays durant 10 ans s’ajoutent aux accidents vasculaires cérébraux, hémiplégies et maux de dos. Au total, des centaines de milliers de burundais sont aujourd’hui concernés. En l’absence de structures de soins et de formations adaptées, le gouvernement a donc fait appel à l’expertise de l’APEFE pour l’accompagner dans sa démarche. L’association appuie en effet depuis 1995 le Ministère de la Santé béninois dans l’amélioration des capacités de réadaptation des personnes handicapées ou en état d’incapacité. Un processus qui porte aujourd’hui ses fruits du Bénin jusqu’au Burundi.
Une intervention en 3 phases
Le programme au Burundi débutait déjà en 2008 par la formation d’un noyau de 12 kinésithérapeutes et d’un médecin spécialisé en réadaptation à l’Ecole Supérieur de Kinésithérapie de Cotonou au Bénin. Aujourd’hui, les 4 premiers lauréats, de retour au pays, animent le Centre National de Référence en Kinésithérapie et Réadaptation (CNRKR) de Bujumbura. Opérationnel d’ici 2013, le CNRKR est l’étape préliminaire à la création d’un Institut Supérieur de Formation en Kinésithérapie (ISFK) qui devrait voir le jour à l’horizon 2015 au sein de la faculté de médecine de Bujumbura. A terme, il devrait également servir de lieu de stage principal pour la mise à niveau des autres services de kinésithérapie et du personnel des centres pour personnes handicapées.
Une reconnaissance internationale
Avec pour thème « Les défis de la pérennité du secteur de la réadaptation physique », le séminaire international de Katmandou abordait un point majeur de tous les programmes APEFE, dans lesquels la pérennité des structures et des organisations renforcées est précisément recherchée. Saisissant l’occasion, le Docteur Ayinkamiye et l’équipe locale de l’APEFE ont réalisé une plaquette de présentation du programme d’« appui au développement de la kinésithérapie et de la réadaptation au Burundi ». Appréciée par Handicap International, le Burundi a été sélectionné pour illustrer les expériences innovantes et positives dans le domaine de la réadaptation physique.
Lors du 7ème Congrès International de la FATO à Yamoussoukro (Côte d’ivoire) qui se tiendra en septembre prochain, le même thème sera abordé plus en détails. Le Burundi y sera représenté et s’est même vu octroyer une très large plage de 30 minutes, afin de mieux faire connaître sa stratégie actuelle de développement de la kinésithérapie au Burundi.