Primées aux concours d’enseignants ainsi qu’à la Worldskills Compétition de São Paulo, les succès techniques des écoles pilotes attirent une reconnaissance grandissante sur les bénéfices de cette coopération pédagogique unique. Le comité de pilotage réunit en effet 4 Ministères, issus de 3 pays différents qui collaborent en 4 langues avec les partenaires technique de l’OIF, de WBI et l’APEFE.
Une méthodologie aboutie
Basé sur le partage des expériences, des référentiels et l’échange de formateurs entre les trois pays, le programme concrétise une approche systémique qui englobe tous les acteurs impliqués dans la réforme. Par un système de formation en cascade, des ministères aux provinces, des écoles normales aux écoles pilotes, les acquis de la méthode sont aujourd’hui validés, et les pratiques complètement intégrées.
Il faut dire que les étapes, en amont comme en aval, ont été particulièrement soignées. Des analyses sectorielles ont été effectuées dès le départ, pour permettre au comité de pilotage d’identifier les formations nécessaires pour chaque pays, avant d’interroger les entreprises. En aval, il s’agissait de suivre les enseignants en situation de travail, pour tester l’utilisation des nouveaux outils formulés en toute autonomie, à l’échelle nationale. Grâce à cette dynamique d’harmonisation, les cohortes diplômées de l’EFTP sont bien intégrées au monde de l’entreprise, à travers les stages d’immersion, le matériel de formation et les conventions de partenariats, entre les écoles pilotes et entreprises actives dans la région.
L’autonomie comme maïtre mot
Par le biais d’une approche fortement participative, les partenaires ont tout de suite compris l’utilité de la démarche d’autonomisation soutenue par le programme. Il importe en effet que ce soit eux qui réalisent la formulation et l’adaptation des programmes de formation pour garantir leur adéquation. C’est également à eux de sensibiliser leurs compatriotes et de les former, avant de vérifier, avec eux, les résultats de leurs perceptions. À cet égard, la mise en place d’un corps d’inspecteurs pédagogiques, capable d’évaluer et de former les enseignants aux techniques pédagogiques, constitue un des volets essentiels du programme.
En effet, comme les Ministères ont désormais les compétences nécessaires pour formuler et adapter eux-mêmes les programmes, ils se doivent de les faire correspondre continuellement aux réalités économiques. Cela passe aussi par la collecte de données et le suivi des statistiques. D’autre part, il fallait également assurer la mémoire organisationnelle des institutions, c’est-à-dire garder les ressources humaines formées au sein des institutions, en leur préparant un plan de carrière qui puisse démontrer tout l’intérêt de la réforme. Une des principales activités du programme concerne donc la création de cadres réglementaires stables et durables.
Enraciner une culture de l’évaluation
Depuis 2014, le soutien de l’APEFE en Asie du sud-est a porté sur le renforcement de l’adéquation entre la formation et l’emploi suivant l’approche par compétence au total dans 8 filières et 20 établissements pilotes. En 2015, il s’agissait donc principalement d’effectuer le suivi de l’implantation, dans les écoles pilotes, des 4 métiers développés précédemment à savoir : mécanique automobile, gestionnaire de supermarchés, froid commercial, mécanique agricole. Pour ce faire 4 équipes d’évaluation des systèmes pédagogiques ont été renforcées. Tandis qu’en parallèle, le travail continue avec 4 nouvelles filières adaptées au contexte en toute autonomie par chaque partenaire : les soins infirmiers, la découpe de métaux et la soudure au Vietnam ; l’agriculture biologique au Cambodge et l’électricité industrielle au Laos.