Un kiné burundais formé à l’UCL publié dans « Medicine »

En août 2020, la revue médicale américaine « Medicine » a publié un article scientifique sur la rééducation du mal de dos chronique dont l’auteur principal est Ildephonse Nduwimana, kinésithérapeute burundais doctorant de l’UCL.

Une collaboration de plus de 10 ans entre l’APEFE WBI, la DGD, ENABEL et l’UCL aux côtés du Ministère de la Santé Publique et la lutte Contre le Sida du Burundi et de l’ONG Burundaise COPED.

C’est dans le cadre du Programme d’Appui au Développement de la Médecine Physique et Réadaptation au Burundi (PAD-MPR), financé par la coopération Belge, réalisé en partenariat entre l’APEFE, le Ministère de la Santé Publique et la lutte Contre le Sida (MSPLS) et l’ONG Burundaise « Conseil pour l’Education et le développement » (COPED), qu’Ildefonse Nduwimana et son collègue Félix Nindorera démarrent leur parcours académique.

En 2010, ils entament leur Bac en kinésithérapie à l’Ecole Supérieure de Kinésithérapie de Cotonou avec des bourses d’Enabel. De retour au Burundi, après trois années de formation, Félix et Ildephonse sont engagés au Centre National en Kinésithérapie et Réadaptation médicale (CNRKR) créé en 2014, à Bujumbura, dans le cadre du Programme PAD-MPR.

En 2017, ils obtiennent une nouvelle bourse APEFE/WBI pour compléter leur formation par un master en réadaptation à l’Université catholique de Louvain. Ildefonse et Félix terminent leur formation avec grande distinction. Le Professeur Jean-Louis Thonnard leur propose alors d’entamer un doctorat sous sa direction, cette fois sur financement WBI et UCL. Simultanément ils enseignent à l’Ecole Nationale en Kinésithérapie et Réadaptation (ENKR) ouverte en mars 2019 à l’Institut National de Santé Publique (INSP) de Bujumbura, toujours dans le cadre du PAD-MPR.

Des travaux de recherche innovants et porteurs d’avenir pour la réadaptation en Afrique.

 

En Afrique, les maladies chroniques (diabète, hypertension, mal de dos), le vieillissement et la sédentarisation de la population, les accidents de la route et d’autres facteurs difficiles à prévenir deviennent de très grands vecteurs de handicap et d’incapacités. Pour réponde à ces nouveaux défis sanitaires, les gouvernements de ces pays cherchent à développer leurs capacités en médecine de réadaptation, aujourd’hui très réduites. Un des grands défis est que le coût de ces soins de réadaptation reste accessible au plus grand nombre.

Dans cette optique, depuis mars 2020, plusieurs groupes de patients burundais souffrant de mal de dos chronique ou souffrant d’hémiplégie après accident vasculaire cérébral mènent, sous la supervision de ces deux doctorants, un programme de rééducation expérimental basé sur l’activité physique de groupe.

S’il est prouvé que ces méthodes thérapeutiques en groupe améliorent significativement la qualité de vie des patients, cela permettra de proposer à ces pays à faibles revenus des solutions thérapeutiques efficaces et moins coûteuses que les classiques soins de kinésithérapie individuels, difficilement abordables pour la majorité de la population

 

Les publications issues du terrain doivent valider les résultats de ces recherches

Cette première publication est une méta-analyse de la littérature internationale récente. Elle montre que des activités de groupe telle que la marche ou le yoga sont efficaces pour soulager la douleur et améliorer l’autonomie des personnes qui souffrent de lombalgie chronique. Dans quelques mois une autre publication sera finalisée et soumise à la communauté scientifique. Elle exposera le résultat de ces méthodes thérapeutiques sur les groupes de patients burundais. Les résultats préliminaires montrent déjà une grande amélioration clinique et une bonne satisfaction des bénéficiaires.

Des perspectives d’amélioration de la prise en charge des patients, compatibles avec la culture burundaise !

Si ces résultats se confirment, ces nouvelles méthodes de réadaptation pourront être enseignées aux étudiants de l’ENKR de Bujumbura. Des stages de formation continue pourront aussi être organisés pour les kinésithérapeutes déjà en fonction au Burundi. Gageons que ces nouveaux « soins » rencontreront un franc succès auprès de la population. Le sport de groupe est très populaire chez les valides au Burundi. Il devrait par conséquent être tout autant apprécié par les personnes handicapées.

 

L’article du journal « Medicine » : https://journals.lww.com/md-journal/Fulltext/2020/08280/Effectiveness_of_walking_versus_mind_body.89.aspx