Burkina Faso : Un outil pour estimer les risques d’érosion des sols
Pays à forte croissance démographique, le Burkina Faso n’est doté que d’un potentiel limité de ressources naturelles. Combinée aux effets du changement climatique, son économie exclusivement basée sur l’agriculture, l’élevage - et plus récemment l’exploitation minière - provoque l'érosion de son capital naturel et l'ensablement des retenues d'eau. Avec le Programme d’Appui au Développement de l’Irrigation (PADI), l'APEFE et WBI améliorent les capacités des structures impliquées dans la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement Durable l’Agriculture Irriguée (SNDDAI) par le développement d’outils opérationnels et le renforcement des compétences.
Protéger les retenues d’eau d’irrigation de la sédimentation
Le Burkina Faso est confronté à une dynamique accélérée de dégradation des sols et du couvert végétal, ainsi qu'à la déforestation, qui entraîne l'aggravation du stress hydrique ainsi que l’érosion de son patrimoine et de sa biodiversité. L’envasement ou l’ensablement des retenues d’eau d'irrigation est en étroite relation avec cette situation.
Un des résultats du programme concerne la protection des retenues d’eau d’irrigation vis-à-vis du phénomène de la sédimentation, en rapport avec l’aménagement des bassins versants. Un des objectifs de cette étude est d'utiliser l'imagerie satellitaire et de coupler celles-ci avec des observations sur le terrain dans un Système d’Information Géographique (SIG) pour :
- cartographier les zones à risques d'érosion hydrique dans les bassins versants à l’étude;
- permettre une prise de décision adéquate et une bonne planification spatiale des actions prioritaires à mener dans la lutte contre l’érosion en nappe.
La méthodologie adoptée pour cette étude fait référence à la version révisée de l'équation universelle des pertes en sol (#RUSLE) qui a été appliquée dans des bassins versants productifs exposés à une dégradation des terres, à savoir ceux de Mogtedo (Plateau Central), de Wedbila (Centre) et de Kierma (Centre Sud). Elle implique l’intégration des principaux facteurs de l’érosion hydrique : climatiques (intensité des pluies), topographiques (relief), pédologiques (propriétés des sols) et anthropiques (usages des terres, couvert végétal, mesures d’aménagement des sols, …).
L'image ci-contre illustre les résultats obtenus pour le bassin de Wedbila. Les zones en rouge et orange correspondent à celles où le risque d’érosion hydrique est le plus important et donc là où il serait prioritaire de planifier des actions de Gestion Conservatoire des Eaux et des Sols. Des plans de gestion de ces bassins versants en cours de finalisation s’appuient sur ces éléments de diagnostic pour l’identification et la localisation de mesures d’aménagement.
D'après Francis GUYON Assistant Technique International APEFE.
Avec l’appui scientifique et technique de la Direction Générale opérationnelle Agriculture, Ressources Naturelles et Environnement du Service Public Wallonie et de l’Université de Liège (Département de Géographie/ Laboratoire d’hydrographie et géomorphologie fluviatile).
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